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samedi 6 août 2011

Xavier Müller : Dans la peau d'un autre



Xavier Müller, docteur es sciences et journaliste scientifique, part d'une découverte récente, celle des neurones miroirs pour créer la trame de son roman Dans la peau d'un autre..

 Maxence Lance est un brillant étudiant en sciences. Un avenir plein de promesses l'attend quand il est admis dans le prestigieux laboratoire de sciences cognitives du professeur Gamblin pour un stage de quatre mois sur les neurones miroirs qui viennent d'être découverts chez le rat .
Maxence s'est spécialisé dans l'hypnose, discipline longtemps taxée de charlatanisme mais dont l'efficacité thérapeutique qui n'est plus à prouver intéresse à présent la médecine. Cependant, pour gagner sa vie, Maxence donne des spectacles d'hypnose dans un cabaret. A l'issue d'une de ses séances, un voile noir s'abat sur ses yeux et il se retrouve, dix ans plus tard, dans la peau d'un autre... Quand il découvre que cet autre est Philippe Mahieu, éminent chercheur sur le point de découvrir du nouveau sur les neurones miroirs en liaison avec l'hypnose, notre héros endosse volontiers sa nouvelle personnalité!

Alors, qu'est-ce que les neurones miroirs et faut-il être docteur es sciences pour comprendre l'intrigue? Rassurez-vous, Xavier Müller nous en donne une définition simple et limpide qui permet à tout Candide de pénétrer dans l'histoire non seulement sans difficulté mais avec intérêt.

 Comparativement aux types standard de neurones, ils ( les neurones miroirs) avaient la particularité d'être activés lorsqu'un rat réalisait une tâche, comme s'orienter dans un labyrinthe, mais aussi lorsqu'il la voyait exécutée par un congénère. Les neurones miroirs avaient appris aux chercheurs que réaliser une action et être témoin de la même action pouvaient être similaires du point de vue du cerveau. Mon prof nous avait gratifiés d'une phrase qui était restée gravée dans ma mémoire : " Les neurones miroirs montrent que s'imaginer, c'est faire". Un ou deux ans après les expériences avec les rats, des neurones miroirs avaient été identifiés chez l'homme.

L'auteur va exploiter ce fait scientifique très sérieux pour nous raconter une histoire absolument déroutante avec maintes surprises, rebondissements spectaculaires, lançant le lecteur sur de fausses spéculations pour mieux le dérouter, le récupérer au tournant et l'envoyer enfin sur une autre piste. Car, on peut le dire, Xavier Müller ne manque pas d'imagination! Le roman est donc un thriller mais d'un genre un peu particulier puisqu'il exploite les ressources de la science-fiction.

Personnellement, j'ai été très intéressée par toute la partie réaliste du roman, le travail dans un laboratoire, les difficultés des chercheurs qui perdent leur temps à chercher des sponsors au lieu de pouvoir se consacrer à la recherche, le couperet toujours prêt à s'abattre sur eux s'ils n'ont pas les résultats escomptés. Tout ce qui concerne la neurobiologie - et ceci d'autant plus que je ne suis pas scientifique- éveille mon imagination et me paraît déjà en soi un merveilleux mystère, porteur de tous les possibles. J'étais prête à me passionner pour tout ce que la découverte des neurones miroirs permet d'imaginer d'un point de vue romanesque au niveau de l'apprentissage, du mécanisme de la violence ou du phénomène de l'empathie ou ... Je m'attendais à de la science fiction, certes, mais qui respecte la vraisemblance scientifique! Il n'en est rien. Il s'agit d'un thriller et c'est une toute autre voie que nous fait emprunter Xavier Müller, ce qui m'a déçue!

Alors? Alors il faut faire fi de la vraisemblance et se laisser emporter par toutes ces aventures rocambolesques et par l'imagination sans bornes de Xavier Müller. Les amateurs du genre seront servis... et copieusement. Il ne faut pas essayer de trouver des personnages ayant une épaisseur et dans lesquels on pourrait croire. Une des femmes, Béatrice, dont Maxence-Philippe tombe subitement amoureux alors qu'il a toujours aimé Andréa, chercheuse comme lui, me paraît psychologiquement très invraisemblable et rajoutée pour le besoin de l'intrigue. Mais le roman se lit volontiers et procure un bon moment de détente.

Ajoutons que Wikipédia consacre un article aux neurones miroirs.  Vous pouvez  lire 
aussi  un article critique dans ce blog consacré à la science-fiction à travers les thèmes qu'elle aborde..


 
Merci à Newbooks et à Ys 
Merci aussi  à Books XO Editions, une édition qui publie des livres avec le soutien des internautes.

mardi 28 juin 2011

Nicola Vanier : Le chant du Grand Nord : tomes 1 et 2


                                                            


 Le chasseur de rêve ( 1)

Voici ce billet sur le livre de Nicolas Vanier Le chant du Grand Nord, que j'avais lu le mois dernier et j'y ajoute quelques mots sur le tome 2 que je viens de terminer.

En lisant ce roman j'ai voulu retrouver les émotions de mon enfance à la lecture des romans de James Oliver Curwood ou de Jack London.
Dans Le chasseur de rêve, le premier tome de la série : Le chant du Grand Nord, nous sommes au XIXème siècle, transportés aux pieds des Rocheuses dans un paysage somptueux et nous suivons les aventures du jeune Ohio de la tribu indienne des Nahannis,  clan des caribous. Ohio est différent des autres. Il est né d'une mère indienne, la belle et charismatique Sacajawa, et d'un père anglais. Il est chassé pour avoir désobéi aux lois de son clan. Il entreprend alors un voyage vers le Grand Nord pour essayer de retrouver son père et peut-être aussi à la recherche de lui-même, dans une itinérance initiatique. Ce voyage va, en effet, transformer le jeune homme et l'amener à l'âge adulte. Il rencontre l'amour de la jeune indienne Mayoké protégée par Le Grand Esprit des bisons de sa tribu. Il se heurte  aussi aux hommes blancs qui tiennent les comptoirs de fourrures et dont la domination apporte à la population indienne un cortège de maux : division des tribus qui se dressent les unes contre les autres, dépossédées de leur terre et appâtées par le gain, abandon des rituels de chasse qui permettent une communion entre l'Homme et l'Animal sacralisé, destruction massive et inutile des troupeaux de bisons qui va provoquer leur disparition. A la fin de ce premier tome, la civilisation indienne est menacée par les Blancs et l'on se demande si Ohio parviendra à protéger sa tribu de tous ces méfaits. Ce premier tome est suivi d'un second, La Tempête blanche.


                                                          
La tempête blanche (2)

Le tome 2 de Le chant du Grand Nord, sous-titre : La tempête blanche est la suite des aventures de  Ohio, le jeune indien Nahanni et de sa femme Mayoké dont nous avions fait connaissance dans  Le chasseur de neige.
 Ohio, qui a maintenant un fils, continue son voyage à la recherche de son père,  un anglais nommé Cooper, qui a abandonné sa mère, la belle et charismatique Sacajawa. Le jeune couple  est confronté à de nombreux dangers, sort victorieux de l'attaque d'animaux sauvages, essuie des tempêtes redoutables, tombent dans les traquenards de la nature indomptée. Ohio et Mayoké connaîtront aussi de grands malheurs qui affecteront leur couple. Mais Ohio, avec l'aide de ses chiens Huskies et surtout de Torok, le magnifique chef de meute, parviendra  après une course de plusieurs milliers de kilomètres à Québec où  il retrouvera son père. Devenue une légende grâce à son exploit, Ohio accomplira avec Cooper un voyage de retour tout aussi périlleux  qui le ramènera à ses origines. On y retrouve aussi le thème de la civilisation indienne menacée dans sa survie et qui devra peu à peu se plier aux coutumes du peuple blanc. Même si tout n'est pas mauvais dans ce qu'apporte cette civilisation étrangère, Sacajawa parviendra à maintenir les coutumes de son peuple et la chasse qui assure la survie.

Il faut lire le roman de Nicolas Vanier comme un livre d'aventures agréable et divertissant. L'auteur décrit un pays qu'il connaît bien avec ses beautés, ses joies et ses dangers; il évoque la pêche au saumon dans les torrents aux eaux vives, la chasse aux caribous, impressionnante et solennelle, quand passe la Grande Horde dans sa migration annuelle, les bains régénérateurs dans les sources d'eau chaude par des températures glaciales, la descente vertigineuse des rapides en canoé kayak, les combats sans merci avec l'ours ou le carcajou, le passage des cols dans les Rocheuses en hiver. La description des attelages de chiens et de la conduite en traîneau est très réussi comme est plaisante l'histoire d'amour de Ohio avec ses chiens, en particulier avec l'intelligent et fidèle Torok. L'amour de la nature sauvage qui dispense ses bienfaits aux hommes en échange de leur respect est rempli de nostalgie tant on la sent fragile et prête à disparaître. Les coutumes des indiens, leur spiritualité, leurs croyances et leurs moeurs sont présentées d'une manière vivante qui sert l'action du roman.
Certes, Nicolas Vanier n'est pas un Jack London et son style n'a ni lyrisme ni puissance quand il célèbre la nature mais ce roman d'évasion procure d'agréables moments de lecture.