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jeudi 22 mars 2018

Gwenaelle Péron/ Pierre Reverdy : Avant l'orage, Printemps des poètes 2018

Pierre reverdy peint par Modigliani

Dans son blog, l'artiste-peintre, Gwenaelle Péron, a célébré le printemps des poètes en choisissant des poésies qu'elle interprétait à travers sa peinture. Une belle alliance entre le texte et l'image que je vous invite à aller voir et lire ! Chez Gwenaelle ICI

Ainsi l'oeuvre suivante a été exécutée pour répondre au poème de Pierre Reverdy, Le côté bleu du ciel, Reverdy qui est un de ses poètes préférés

Gwenaelle Peron : le côté bleu du ciel voir ici

A mon tour j'ai choisi un poème de Pierre Reverdy, Avant l'orage, et j'ai cherché à le mettre en relation avec un tableau de Gwenaelle. Evidemment, cette peinture n'a pas été réalisée pour cette poésie mais  je l'aime beaucoup et je vois en elle une réponse à Avant l'orage. Qu'en pensez-vous ?
 
Gwenaelle Péron : A l'heure où les rêves ...

"Chevelures au vent /qui se sont dispersés / et tout ce qui s'élève / et qui s'en est allé"


Avant l'orage


Je marchais en chantant
                     Sur le chemin fermé
Le ciel était tombé à quelques pas
                              Parmi les pierres
 Je me suis arrêté
                       J'ai regardé derrière
Avec leurs bras levés
                   Cheminées de chaumières
Chevelures au vent
                       qui se sont dispersées
 Et tout ce qui s'élève
                       Et qui s'est en allé
Dans ma poitrine vide
                      Une goutte est tombée
Une goutte de pluie 

               lourde comme une larme
En regardant plus loin
                 Et par-dessus les arbres

Pierre Reverdy recueil Source du vent (1929)

De quelques tableaux de Gwenaelle

Gwenaelle Péron : Elans contraires

Gwenaelle Péron : Avant la nuit peintre contemporain
Gwenaelle Péron : Avant la nuit
 
Gwenaelle Péron : Crépuscule peintre contemporaine
Gwenaelle Péron : Crépuscule

Gwenaelle Péron Roches miraculeuses peintre bretonne
Gwenaelle Péron Roches miraculeuses

L'Estran

Oui, j'aime vraiment beaucoup les tableaux de Gwenaelle, sa palette de bleus ou le rouge vient mettre des taches de sang, 


Gwenaelle Péron :  Brug du breton la bruyère peintre bretonne
Gwenaelle Péron :  Brug

ou ses verts oniriques qui semblent noyer toute l'atmosphère.
 
Gwenaelle Péron  : Rendez-vous à la cascade


J'aime la variété de son style, du concret à  l'abstrait,  en passant par la géométrie pour exprimer le monde extérieur. 




J'aime les épaisseurs de la peinture, les collages qui donnent une matérialité à ce monde qui paraît parfois... immatériel, en particulier ces mers tour à tour tourmentées ou lisses, où la transparence évoque les profondeurs et cache quelques mystérieux détails d'Atlandide engloutie...

Gwenaelle Péron  : Ce qui nous sépare

Gwenaelle Péron : Scarlet night

ou encore ces villes fantômes, abstraites, qui émergent du brouillard.
Ambiance hivernale

Je vous invite aussi à aller lire les beaux textes qu'elle écrit et réunit dans un recueil intitulé Journal Extime

Je choisis le jeudi pour publier la poésie avec une pensée pour Asphodèle dont les jeudis poétiques nous manquent. Bises Isabelle si tu passes par ici !

Voir sa participation au printemps des poètes ICI


jeudi 15 mars 2018

Rainer Maria Rilke : Vergers, le printemps des poètes 2018



Le Printemps des poètes se déroule du 3 au 19 mars 2018 sur le thème l'Ardeur.


Paula Modersohn-Becker,
 
Pour fêter ce printemps des poètes et continuer le challenge consacré à la littérature de l'Europe de l'Est, j'ai choisi le poète tchèque de langue allemande Rainer Maria Rilke. 


Rilke ? Tchèque ou autrichien ?

Rainer Maria Rilke ou René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke, est né le 4 décembre 1875 à Prague. Le pays était alors sous domination de l’Autriche-Hongrie. Il a fait ses études jusqu'en 1895 à Prague où il commence des études d'art, puis il part étudier à Munich en 1896. Il est mort le 30 décembre 1926 à Montreux, en Suisse. 



Van Gogh

Le recueil Vergers a été écrit en français par Rainer Maria Rilke pendant son séjour dans le Valais en Suisse.
Le premier poème du recueil dit pourquoi le poète a choisi la langue française. La beauté de ce mot, verger, ainsi célébré, le lyrisme du texte exaltent le bonheur intense du poète.

Verger

Peut-être que si j’ai osé t’écrire,

langue prêtée, c’était pour employer

ce nom rustique dont l’unique empire

me tourmentait depuis toujours : Verger.
 
Pauvre poète qui doit élire

pour dire tout ce que ce nom comprend,

un à peu près trop vague qui chavire,
 
ou pire : la clôture qui défend.

Verger : ô privilège d’une lyre

de pouvoir te nommer simplement ;

nom sans pareil qui les abeilles attire,

nom qui respire et attend…

Nom clair qui cache le printemps antique,

tout aussi plein que transparent,

et qui dans ses syllabes symétriques

redouble tout et devient abondant.
Van Gogh :  vergers avec abricotiers en fleurs

Sur le soupir de l'amie 

Sur le soupir de l’amie

toute la nuit se soulève,

une caresse brève

parcourt le ciel ébloui.

C’est comme si dans l’univers

une force élémentaire

redevenait la mère

de tout amour qui se perd. 



Gerard Dottori : la naissance de la lumière

 Portrait intérieur
 
Ce ne sont pas des souvenirs
 
qui, en moi, t’entretiennent;

tu n’es pas non plus mienne

par la force d’un beau désir.

Ce qui te rend présente,

c’est le détour ardent

qu’une tendresse lente

décrit dans mon propre sang.

Je suis sans besoin

de te voir apparaître;

il m’a suffi de naître

pour te perdre un peu moins. 

Kupka, peintre tchèque :  Le rêve

L’âme-oiseau

Souvent au-devant de nous

l’âme-oiseau s’élance;

c’est un ciel plus doux

qui déjà la balance,

pendant que nous marchons

sous des nuées épaisses.

Tout en peinant, profitons

de son ardente adresse. 



Marc Chagall

Ce qu'il nous faut consentir
C’est qu’il nous faut consentir

à toutes les forces extrêmes;

l’audace est notre problème

malgré le grand repentir.

Et puis, il arrive souvent

que ce qu’on affronte, change:

le calme devient ouragan,

l’abîme le moule d’un ange.

Ne craignons pas le détour.
Il faut que les Orgues grondent,

pour que la musique abonde

de toutes les notes de l’amour.

Gerardo Dottori : explosion


Participation au mois de l'Europe de l'Est
d'Eva, Patrice et Goran