D’Olivier Truc, j’ai lu ses romans Le dernier lapon, Le détroit du loup, La montagne rouge, qui nous font vivre dans le pays des samis norvégiens, la Laponie, tel que j’ai pu le découvrir récemment au cours de mon séjour en Norvège, au-delà du cercle polaire. C’est dire si j’avais apprécié ces lectures qui précédaient mon voyage et qui décrivaient la vie de ces éleveurs de rennes, la transhumance, leurs coutumes, leur religion, la colonisation, les problèmes qu’ils rencontrent dans la Norvège contemporaine. Descriptions tellement précises et justes que je reconnaissais les lieux et m’attendais presque à tomber nez à nez avec les personnages du roman !
Ici, avec ce roman de 739 pages, intitulé Le cartographe des Indes boréales, nous partons du pays basque où vit Izko pour voyager à travers l’Europe du XVII siècle, de 1628 à 1693, Portugal, France, Pays-bas, Suède, Laponie suédoise, sans oublier une tragique chasse à la baleine dans l’archipel du Svalbard norvégien dans l’océan Arctique.
Ce roman qui s’appuie sur des bases historiques solides met en scène des personnages qui ont réellement existé, illustres comme la reine Christine, Pierre de Lancre, juge au parlement de Bordeaux pour en citer qu'eux.
Et puis il y a Izko, jeune garçon, âgé de 13 ans au début du roman. Il vit à Saint-Jean-de- Luz et rêve de devenir chasseur de baleines comme son père. Mais Pierre de Lancre, va en décider autrement. Pour des raisons que Izko mettra toute une vie à découvrir, ce personnage tout puissant va convaincre ses parents de faire de leur fils, un espion à la solde de Richelieu. Celui-ci doit partir à l’Ecole de Sagres au Portugal puis à Lisbonne pour apprendre la cartographie et il sera ensuite envoyé en Suède, à la cour de la reine Christine, puis en Laponie. Tout en cartographiant ces pays encore mal connus, il envoie des rapports qui permettent à la France de connaître les ressources naturelles de ces puissances étrangères et de louvoyer dans ses rapports conflictuels avec la Suède et les Pays-Bas.
La cartographie comme base de l’espionnage ! C’est là qu’on découvre l’importance de cette science toute nouvelle, les ateliers de cartographie d’Amsterdam, et le pouvoir que détiennent les cartographes capables d’envoyer à la mort un équipage d’un navire pour une faute de relevé involontaire ou de tricher sur les défenses d’une ville pour la rendre plus redoutable à ses ennemis !
Je me suis passionnée pour de nombreux aspects du roman : participer dans les moindres détails à une chasse à la baleine et découvrir les conditions de la vie rude et dangereuse de ces marins, rencontrer la fameuse reine Christine qui se convertit au catholicisme et renonça au trône, assister au naufrage du Vasa, le bateau que j’ai visité au musée de Stockholm, découvrir l’horreur de la chasse aux sorcières en France, et renvoyer ainsi dos à dos l’intolérance, le fanatisme, la folie meurtrière de l’église catholique et des pasteurs luthériens, deux églises toute puissantes qui font contrepoids au pouvoir royal dans leur pays respectif pour le pire et non pour le meilleur ! Le portrait du pasteur luthérien rigide, cruel, avide de pouvoir, zélateur, est d’ailleurs très bien campé.
Mais plus que tout ce qui m’a intéressée, c’est d’en apprendre plus (les livres d’Olivier Truc et mes visites dans les musées ethnographiques m’en avaient donné un bon aperçu) sur la colonisation brutale, sauvage des samis, paupérisés par les exactions des colons, obligés de se convertir, d’abandonner leurs pratiques religieuses, privés de liberté, bref! traités comme des esclaves… Et de le découvrir par le biais du roman, c’est à dire à travers de personnages qui vivent l’histoire. Même si pourtant j’ai trouvé parfois trop longs et répétitifs certains passages.
J’ai beaucoup aimé ce roman mais il m’a manqué quelque chose pour qu’il devienne addictif. Parfois, il paraît un peu trop long comme je l’ai noté ci-dessus. Mais parfois, au contraire, les années défilent trop rapidement! Quand on commence à se laisser emporter par des passages de la vie d’Izko, on le retrouve déjà adulte ou âgé dans les chapitres suivants. 65 ans de la vie d’Izko, cet enfant sacrifié, cet homme victime, tourmenté, auquel on s’attache mais que l’on aimerait voir vieillir moins vite !
Alors trop long ou trop court, ce roman ? Je parais être en contradiction ! Mais j’ai parfois eu l’impression que ce roman fleuve avait en lui la matière pour plusieurs romans, une sorte de saga, permettant de s’attarder sur l’enfance d’Izko, sur certaines parties de sa vie tout en ne sacrifiant pas, bien sûr, l’intérêt historique du roman que j’ai vraiment apprécié !
Lu dans le cadre du pavé de l'été initié par Sur mes Brizées édition 2020
Ici, avec ce roman de 739 pages, intitulé Le cartographe des Indes boréales, nous partons du pays basque où vit Izko pour voyager à travers l’Europe du XVII siècle, de 1628 à 1693, Portugal, France, Pays-bas, Suède, Laponie suédoise, sans oublier une tragique chasse à la baleine dans l’archipel du Svalbard norvégien dans l’océan Arctique.
Ce roman qui s’appuie sur des bases historiques solides met en scène des personnages qui ont réellement existé, illustres comme la reine Christine, Pierre de Lancre, juge au parlement de Bordeaux pour en citer qu'eux.
Et puis il y a Izko, jeune garçon, âgé de 13 ans au début du roman. Il vit à Saint-Jean-de- Luz et rêve de devenir chasseur de baleines comme son père. Mais Pierre de Lancre, va en décider autrement. Pour des raisons que Izko mettra toute une vie à découvrir, ce personnage tout puissant va convaincre ses parents de faire de leur fils, un espion à la solde de Richelieu. Celui-ci doit partir à l’Ecole de Sagres au Portugal puis à Lisbonne pour apprendre la cartographie et il sera ensuite envoyé en Suède, à la cour de la reine Christine, puis en Laponie. Tout en cartographiant ces pays encore mal connus, il envoie des rapports qui permettent à la France de connaître les ressources naturelles de ces puissances étrangères et de louvoyer dans ses rapports conflictuels avec la Suède et les Pays-Bas.
La cartographie comme base de l’espionnage ! C’est là qu’on découvre l’importance de cette science toute nouvelle, les ateliers de cartographie d’Amsterdam, et le pouvoir que détiennent les cartographes capables d’envoyer à la mort un équipage d’un navire pour une faute de relevé involontaire ou de tricher sur les défenses d’une ville pour la rendre plus redoutable à ses ennemis !
Je me suis passionnée pour de nombreux aspects du roman : participer dans les moindres détails à une chasse à la baleine et découvrir les conditions de la vie rude et dangereuse de ces marins, rencontrer la fameuse reine Christine qui se convertit au catholicisme et renonça au trône, assister au naufrage du Vasa, le bateau que j’ai visité au musée de Stockholm, découvrir l’horreur de la chasse aux sorcières en France, et renvoyer ainsi dos à dos l’intolérance, le fanatisme, la folie meurtrière de l’église catholique et des pasteurs luthériens, deux églises toute puissantes qui font contrepoids au pouvoir royal dans leur pays respectif pour le pire et non pour le meilleur ! Le portrait du pasteur luthérien rigide, cruel, avide de pouvoir, zélateur, est d’ailleurs très bien campé.
Mais plus que tout ce qui m’a intéressée, c’est d’en apprendre plus (les livres d’Olivier Truc et mes visites dans les musées ethnographiques m’en avaient donné un bon aperçu) sur la colonisation brutale, sauvage des samis, paupérisés par les exactions des colons, obligés de se convertir, d’abandonner leurs pratiques religieuses, privés de liberté, bref! traités comme des esclaves… Et de le découvrir par le biais du roman, c’est à dire à travers de personnages qui vivent l’histoire. Même si pourtant j’ai trouvé parfois trop longs et répétitifs certains passages.
J’ai beaucoup aimé ce roman mais il m’a manqué quelque chose pour qu’il devienne addictif. Parfois, il paraît un peu trop long comme je l’ai noté ci-dessus. Mais parfois, au contraire, les années défilent trop rapidement! Quand on commence à se laisser emporter par des passages de la vie d’Izko, on le retrouve déjà adulte ou âgé dans les chapitres suivants. 65 ans de la vie d’Izko, cet enfant sacrifié, cet homme victime, tourmenté, auquel on s’attache mais que l’on aimerait voir vieillir moins vite !
Alors trop long ou trop court, ce roman ? Je parais être en contradiction ! Mais j’ai parfois eu l’impression que ce roman fleuve avait en lui la matière pour plusieurs romans, une sorte de saga, permettant de s’attarder sur l’enfance d’Izko, sur certaines parties de sa vie tout en ne sacrifiant pas, bien sûr, l’intérêt historique du roman que j’ai vraiment apprécié !
Lu dans le cadre du pavé de l'été initié par Sur mes Brizées édition 2020