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vendredi 11 mai 2018

Prague : L'île et le musée d'art moderne de Kampa

Le musée Kampa à gauche, au pied du pont Charles

Le musée d’art moderne européen Kampa, fondation de Jan et Medal Maladek, est installé dans les anciens moulins Sova sur l’île du même nom.
L’île Kampa, en effet, au pied du pont Charles, est séparée de Mala Strana par un bras de la Vltava (la Moldau), appelé Certovka ou rivière du diable, canal creusé au moyen-âge pour réguler l’eau des moulins qui s’y étaient installés.


Rivière Certovka, roue de moulin

Je voulais absolument visiter ce musée d'art moderne Kampa qui, en dehors d’expositions temporaires, offre une magnifique (paraît-il !) collection permanente des oeuvres de Frantisek  Kupka, un peintre abstrait que j’adore et que j’ai découvert lors de mon précédent voyage à Prague il y a dix-sept ans, du sculpteur cubiste Otto Gutfreund et d’artistes modernes centre-européens. Tout ceci théoriquement ! car  lors de notre visite, je n’ai pu voir que quatre expositions temporaires.
C’est en vain que nous avons cherché les oeuvres permanentes, on nous a répondu qu’elles avaient été prêtées à … Paris ! ! 

Bizarre! Depuis quand un pays prête-t-il sa collection entière à un autre, quitte à devoir clore ses propres musées ? De plus, lorsque nous avons voulu voir Kupka dans un autre musée contemporain, le département était là aussi  fermé et vidé (j’en reparlerai)! Je suis donc repartie de Prague sans avoir vu un seul tableau de ce peintre ! Je n'ai jamais vu une telle politique culturelle par le vide de la part d'une municipalité mais tant mieux pour les parisiens* !




Dans la cour du musée et sur l’extérieur, des statues dont les fameux bébés de l'artiste tchèque David Cerny, gigantesques, avec un code à barres commercial à la place du visage.




« L’artiste les rend identiques, comme clonés, sans émotions avec la rationalité d’une entrée USB d’un ordinateur ou d’un code à barres commercial au milieu du visage. »

Et toute une bande de petit pingouins jaunes qui se pressent les uns derrière les autres au bord de la Vltava.


David Cerny (source)

« David Černý les transforme en moutons de panurge. Totalement liés les uns aux autres.
La signification positive de chaleur et d’amitié (liée à la couleur jaune)sera de nouveau inversée par le positionnement en ligne, position d’autorité et de soumission à un ordre établi. » source

Parmi les expositions temporaires, j'ai bien accroché à celle de Vladimir Skoda, sculpteur tchèque qui réside à Paris, dont le titre est emprunté au premier volume de l'astronome tchèque Kepler : Mysterious cosmograficum, Les mystères de l'Univers.










Vladimir Skoda : mysterium cosmograficum

L'île des Tireurs

A gauche, l'île et le musée Kampa; à droite, l'île des Tireurs

Après l'île Kampa, nous amenons notre petite-fille sur l'île des Tireurs, juste en face, pour qu'elle puisse s'y reposer et jouer. Sous le règne de Charles IV au XIV siècle les archers s'y exerçaient déjà au tir à l'arc ou à l'arbalète. On y descend par un escalier ou un ascenseur à partir du pont des Légions.  Tous les Pragois semblent s'être donné rendez-vous ici. Il y a beaucoup de familles avec leurs enfants. Ils pique-niquent sous la fraîcheur des arbres ou se dorent au soleil qui est de sortie tous les jours en ce début du mois de Mai.



L'île des Tireurs, le pont Charles, le château

En arrière plan, le pont Charles, à droite la Vieille Ville (Stare Mesto), à gauche, Mala Strana (le Petit côté) et le château

* Parisiennes et Parisiens ne manquez pas l'exposition Kupka, elle est au Grand Palais jusqu'au 30 Juillet 2018. Voici une petite idée de ce qui vous attend, du figuratif à l'abstrait.

Frantisek Kupka




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jeudi 10 mai 2018

Pavel Pepperstein : Prague



Lors  de la dernière Masse critique, j’ai reçu un livre de la Collection Vuitton Travel Book, invitation au voyage à travers les croquis d’un illustrateur qui propose sa vision du lieu.
C'est un artiste russe Pavel Pepperstein qui nous invite à visiter Prague en sa compagnie. Il a vécu dans cette ville dès l’âge de quatorze ans et a étudié à l’académie des beaux-arts de Prague alors que la ville n’était pas aussi touristique et était plus vétuste que maintenant. Mais ces quartiers désertés renforçaient, pour lui, le caractère mystérieux de la ville. Un ville si belle, si énigmatique, si forte que « Depuis, je n’ai plus expérimenté la force d’une telle présence et n’ai jamais ressenti si vivement ailleurs l’essence de L’Europe. »
 
 Prague : Le pont Charles, le château et la cathédrale Saint-Guy
Quand on revient de Prague comme je le fais, c’est un réel plaisir que de feuilleter ce carnet de voyage, d’y retrouver des lieux et des impressions  que je viens de vivre. 
Un peu frustrant, pourtant, de ne pas avoir plus de renseignements, ne serait-ce qu’un nom, quand il s’agit d’endroits que je n’ai pas eu le temps de connaître. Comme ce palais que je pense être celui de Troja et que j'aurais tant voulu voir !

Prague Palais Troja ?

Les dessins, les aquarelles de l’artiste sont pleins  de finesse et souvent mêlés à d’autres techniques comme des collages, fragments de lettres, de cartes postales, de timbres. 





La silhouette de Kafka, les personnages historiques, l'empereur Charles IV, roi de Bohême, Jan Huss, Kepler, Dvorak ou Rudolf II, l’ombre du Golem... hantent la ville.




et les inquiétants bébés à quatre pattes de David Cerny nous suivent partout.

Ile Kampa : Bébé de David Cerny du musée Kampa

Bébés de David Cerny escaladant l'antenne TV

Je me suis demandé, à plusieurs reprises, ce que signifient dans ces dessins les formes géométriques qui contrastent avec les lignes courbes de Prague, la baroque, et j’ai eu une réponse en lisant la présentation de l’éditeur :  « Toujours engagé, Pavel Pepperstein peut y insérer des objets référant aux instruments du pouvoir ou des figures géométriques symbolisant le Suprématisme Russe des années d’avant la Révolution soviétique. » 

Prague, la baroque
 
Formes géométriques, emblèmes du pouvoir soviétique
Et nous quittons Prague de nuit en compagnie de ce beau livre.




Merci aux éditions Vuitton et à Masse critique Babelio


mardi 8 mai 2018

Prague : l'Art nouveau et Musha


Musha : Ballet de la princesse Hyacinthe

Vers la fin du XIX siècle naît un mouvement qui touche les arts décoratifs et l'architecture, appelé l'Art nouveau selon l'expression d'une revue belge l'Art moderne en 1881.  Il utilise la forme courbe, sinueuse,  emprunte au thème végétal,  privilégie le métal et le fer forgé bronze et or, le vitrail vivement coloré...  Il se manifeste en Europe puis s'étend à l'échelle internationale jusqu'aux Etats-Unis.

Musha

L'hôtel de ville Art nouveau

Prague  : L'hôtel de ville Art nouveau

Prague L'hôtel de ville Art nouveau






L'hôtel de ville est attenant à la tour gothique de la Poudrière (1475) qui ouvre l'entrée de La Vieille Ville.



Musée Musha

Musha : Affiche annonçant son cycle pictural : l'épopée slave

Le musée Musha à Prague présente surtout des affiches de l'artiste. C'est d'ailleurs ce que je préfère avec ses vitraux. Musha est un excellent dessinateur.  Il prenait des photographies de ses modèles et peignait souvent d'après ces images.



Résistance à la germanisation par l'Empire austro-hongrois

Résistance

 Alfons Maria Mucha, né à Ivančice le 24 juillet 1860 et mort à Prague le 14 juillet 1939. Affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, architecte d'intérieur et décorateur tchèque,  il est à la pointe du style Art nouveau. Il a fait ses études aux Beaux-Arts de Munich, avant de partir à Paris suivre les cours de l'Académie Julian et Colorassi. C'est l'affiche qu'il réalise pour Sarah Bernhard dans la pièce Gismonda qui le rend célèbre et lance sa carrière.

Musha : l'affiche qui l'a rendu célèbre

Deux filles moraviennes en costume national

l'épopée slave (détail) modèle : la fille de Musha, Jarolslava

Ballet de la princesse Hyacinthe (détail)