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mardi 2 décembre 2008

Moscow-Belgium de Christophe Van Rompaey : une agréable surprise



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Oui, c'est une agréable surprise que ce petit film belge en langue flamande, fait avec des moyens restreints et des acteurs qui, pour n'être point universellement connus, n'en sont pas moins fort bons.
Il s'agit d'une comédie douce-amère qui montre la vie d'une famille comme tout le monde, celle d'une femme  Matty, partagée entre son travail (elle est postière) et ses trois enfants. Matty vit dans un quartier populaire de Gand appelé Moscou. La quarantaine, seule - son mari, Werner, l'a quittée pour une jeunette- elle  n'a pas, on le comprend bien, envie de rire tous les jours. Finalement assez banale, mais vraie, elle n'a rien d'une héroïne glamour, avec son visage fatigué et maussade, sa vieille veste de laine, son absence de coquetterie. Et pourtant, nous allons rire, non pas d'elle mais avec elle, car elle est heureusement dotée d'un tempérament volcanique, d'un sens de la répartie assez cocasse...
La rencontre avec son "Viking", Johnny, un camionneur plus jeune qu'elle, la jalousie du mari et de l'amant, l'affrontement entre "l'intellectuel" et le "manuel ", les réparties caustiques de la fille aînée, Véra, plus mature que les adultes qu'elle observe avec ironie, les réactions des enfants toujours dirigés avec justesse, font de ce film un heureux moment de détente qui ne va pas sans gravité. Le comique sait éviter la caricature. La condition féminine y est décrite d'une manière peu réjouissante; c'est la femme qui doit s'occuper de ses enfants, en l'absence du père, et affronter les difficultés, c'est elle qui attend le retour hypothétique de l'infidèle qui ne sait même pas  repasser ses chemises,  retour qu'elle devra non à l'amour triomphant mais au désir de tranquillité de Werner, débordé, y compris sur le plan sexuel, par une maîtresse qui est presque de l'âge de sa fille.
Ces personnages de milieu modeste sont donc tout à fait authentiques.  Et il y a une certaine tendresse dans la façon dont le réalisateur Christophe Van Rompaey filme, en particulier, le personnage féminin à qui il donne  pour notre plus grand plaisir, sa revanche, sachant bien que la vie réelle n'a rien d'une comédie!
Un film  sans prétention mais réussi!
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Matty et Johnny
Véra a obligé sa mère à se vêtir plus féminement pour son rendez-vous avec Johnny, espérant rendre jaloux son père.

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